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GÉNÉTIQUE
5.
Cas
de non disjonction
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4 |
Lors de la méiose
I, les chromosomes homologues se séparent. Pour
chacune des 23 paires, un chromosome migre dans un gamète
et son homologue dans l'autre. Mais, il peut arriver que deux homologues
demeurent collés l'un à l'autre et qu'ils migrent
ensemble dans le même gamète. Il peut aussi arriver
qu'à la méiose II,
les deux copies d'un chromosome migrent ensemble dans le même
gamète plutôt que de se séparer.
Que l'anomalie
de division se produise à la méiose I ou à
la II, on obtiendra un gamète renfermant deux fois un chromosome
et un autre ne renfermant aucun exemplaire de ce chromosome. C'est
ce qu'on appelle un cas de non disjonction
des chromosomes.
Le plus souvent,
la non disjonction implique la 23e paire de chromosomes, ceux déterminant
le sexe.
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La
non disjonction peut également se produire lors de la mitose
au cours des premières divisions de l'ovule fécondé
(deux copies de chromosomes ne se séparent pas et migrent
ensemble dans la même cellule).
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Chez la mère,
la non disjonction des deux chromosomes X peut mener à la
formation d'ovules à 24 chromosomes
(1, 2, 3, ..., 22, 23 et encore 23) et d'ovules
à 22 chromosomes (1, 2, 3, ... , 22, mais pas
de 23).
Le même
phénomène peut se produire lors de la formation des
spermatozoïdes. Les chromosomes X et Y peuvent migrer ensemble
dans le même gamète.

Ces gamètes
anormaux sont viables et peuvent s'unir pour former un zygote.
L'union des
ovules anormaux avec des spermatozoïdes normaux donnera:

Alors
que l'union de spermatozoïdes anormaux avec des ovules normaux
donnera:
Une autre forme
de non disjonction se produisant à la seconde division méiotique
peut donner des spermatozoïdes YY
(non disjonction du Y dédoublé à la méiose
II) pouvant former des individus XYY
ou des spermatozoïdes XX
(non disjonction du X dédoublé) pouvant former des
individus XXX.
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XXY
= Homme affligé du syndrome de Klinefelter
- Un cas sur
700 environ.
- Bras et
jambes généralement allongés de façon
disproportionnée.
- Testicules
peu développés ne produisant pas de spermatozoïdes.
- Parfois,
présence de caractères sexuels secondaires féminins
(les seins peuvent être apparents, les hanches larges, environ
20 % des cas).
- On peut observer
un corpuscule de Barr dans le noyau.
- Intelligence
généralement normale, mais on note parfois des difficultés
d'apprentissage.
XXX
= Trisomie X
- Femme normale
physiquement et mentalement (on peut voir deux corpuscules de
Barr dans le noyau de ses cellules, donc, comme toute femme normale,
un seul X est actif).
- De nombreux
cas ne sont probablement pas diagnostiqués.
XO
= Femme affligée du syndrome de Turner
- Un cas sur
5 000 environ.
- La plupart
des embryons présentant cette erreur ne parviennent pas
à terme.
- La plupart
des cas sont causés par un spermatozoïde anormal (22
chromosomes, pas de X ni de Y).
- Petite stature,
corps massif et trapu, thorax large, cou court, seins peu développés
et très écartés l'un de l'autre.
- Deux replis
de peau joignent les épaules à la tête donnant
au cou un aspect triangulaire.
- Ovaires sclérosés,
non fonctionnels (stérilité et absence de menstruations).
- Intelligence
normale, mais on note parfois des troubles d'apprentissage et
d'orientation.

Syndrome
de Turner (XO)
À gauche: bébé naissant. Notez le repli
de peau caractéristique au niveau du cou ainsi que l'enflure
des mains et des pieds.
À droite: jeune fille de 13 ans. Notez également la
stature courte, l'immaturité sexuelle et la largeur anormale
de la poitrine (seins très écartés).
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Jeune
homme atteint du syndrome de Klinefelter (XXY)
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Syndrome
XYY
- Un homme
sur 1000 environ.
- Taille plus
grande que la moyenne.
- Intelligence
normale, mais parfois problèmes de comportement (contrôle
des pulsions).
- Fertilité
normale.
Un embryon YO
ne se développerait pas puisque le chromosome X contient d'importants
gènes qui n'ont pas d'allèles sur le Y.
La non disjonction
peut également affecter les autosomes 21,
18 et 13. Un gamète possédant ces chromosomes
en double peut produire un individu trisomique (possédant
un de ces chromosomes en triple exemplaire).
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Au
début des années 60, certains ont cru que le syndrome
XYY prédisposerait à des comportements violents et
criminels. On a alors parlé de chromosome du crime.
Des études ultérieures ont démontré
qu'il n'en était rien. Il n'y a pas plus de criminels chez
les XYY que chez les XY.
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Trisomie
21 (ou syndrome de Down)
Jadis appelée
mongolisme cette maladie chromosomique est sans doute la
plus connue. On estime que dans 80 % des cas, le gamète anormal
comportant un exemplaire en trop du chromosome 21 provient de la
mère (l'ovule). Tout comme pour les trisomies 18, 13, XXY
et XXX, la fréquence de cette anomalie est directement
proportionnelle à l'âge de la mère.
Chez les femmes dont l'âge varie entre 21 et 23 ans, on n'observe
que 0,5 à 0,7 cas de trisomie 21 par 1000 naissances. Par
contre, à 40 ans, cette proportion passe à 10,5 cas
pour 1000 et à 33.6 cas pour 1000 à 45 ans.

Les enfants
atteints de trisomie 21 souffrent de déficience mentale et
présentent de nombreuses anomalies physiques:
- petite stature
- brachycéphalie
(c'est-à-dire une tête large et courte)
- cou court
- fentes mongoloïdes
des yeux
- nez plat
- petites
oreilles présentant de curieux replis
- palais étroit
- mains courtes
Il peut aussi
y avoir des malformations cardiaques. Les personnes atteintes qui
survivent après l'enfance peuvent souvent vivre jusqu'à
un âge avancé.

Petite
fille de 3 ans trisomique 21 (syndrome de Down)
Notez le repli de peau caractéristique
du côté intérieur des yeux et la main courte
ne présentant qu'une seule ligne transverse.
Dans les cas
de trisomie 18 (syndrome
d'Edward, un cas sur 3 000 naissances), on observe de nombreuses
anomalies physiques (cur, squelette) et un profond retard
mental. Ils ne survivent en moyenne que quelques semaines après
la naissance.

Enfant
atteint de trisomie 18.
Notez l'occiput proéminent et les oreilles malformées.
Les doigts de la main sont repliés d'une façon caractéristique
et les pieds sont déformés en berceau.
Il en va de
même pour la trisomie 13
(syndrome de Patau, un cas sur 10 000 naissances) qui se
caractérise également par de profondes anomalies physiques.
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Généralement,
le corps de la mère rejette un embryon présentant
des anomalies chromosomiques. On croit que l'organisme des femmes
plus âgées tolérerait mieux la présence
d'embryons anormaux que celui des mères plus jeunes. C'est
pourquoi la trisomie 21, comme d'autres anomalies, serait plus fréquente
chez les femmes plus âgées.
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On connaît
d'autres aberrations chromosomiques où les hétérochromosomes
peuvent être en quatre ou cinq exemplaires: XXXX, XXXY, XXYY,
XXXXX, XXXXY.
Voir : Les
Aberrations chromosomiques
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Tous
les génotypes comportant un chromosome Y correspondent à
des hommes.
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Le
dépistage des anomalies chromosomiques
On peut détecter
avant la naissance des anomalies chromosomiques en procédant
à une amniocentèse ou à une biopsie des villosités
choriales.
L'amniocentèse
Cette technique,
qui se pratique généralement vers la seizième
semaine de grossesse, consiste à prélever à
l'aide d'une longue aiguille introduite à travers l'abdomen
un échantillon du liquide amniotique dans lequel baigne l'enfant
à naître. Ce liquide contient toujours des cellules
détachées de la peau de l'embryon. On cultive ensuite
ces cellules pour en augmenter le nombre et on les examine au microscope
après les avoir fixées et colorées au moment
de la prophase (les chromosomes dédoublés sont alors
bien visibles).

L'amniocentèse
permet de dépister plus de 300 anomalies chromosomiques différentes
et plus de 50 anomalies biochimiques. Évidemment, elle permet
aussi de déterminer le sexe de l'enfant. Par contre, le prélèvement
de l'échantillon de liquide amniotique peut, dans 0,5 % des
cas, provoquer un avortement spontané.
La
biopsie des villosités choriales
Cette technique
plus récente a l'avantage de pouvoir se pratiquer plus tôt,
entre la huitième et la dixième semaine de grossesse.
Elle consiste à prélever un petit échantillon
du chorion, une des membranes formant le placenta (le placenta est
fait de tissus appartenant à l'enfant). Le prélèvement
peut se faire par les voies naturelles ou en passant à travers
l'abdomen. Comme on prélève un nombre de cellules
beaucoup plus grand que dans l'amniocentèse, il n'est pas
nécessaire de les cultiver pendant plusieurs jours pour en
augmenter le nombre. Les résultats sont donc obtenus plus
rapidement.

Ces deux techniques
présentent toutefois des risques pour le ftus. C'est
pourquoi on ne les prescrit généralement que dans
les cas où on soupçonne la présence d'une anomalie
héréditaire ou encore chez les femmes de plus de 35
ans chez qui les risques d'anomalies chromosomiques sont plus élevés.
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Au
Québec, les femmes donnant naissance à des enfants trisomiques
ont généralement
moins de 35 ans. Pourquoi? |

Quelle
est l'anomalie chromosomique?
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2 | Chapitre 3 | Chapitre
4
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