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GÉNÉTIQUE
3.
Hérédité liée au sexe
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Chapitre 1 | Chapitre
2 | Chapitre 3 | Chapitre
4 | Chapitre 5 |
Détermination
du sexe
Ci-dessous,
vous pouvez observer deux caryotypes,
celui d'une femme et celui d'un homme. Voyez-vous une différence
?

En effet, il
y a une différence au niveau de la 23e paire de chromosomes;
c'est pourquoi on a placé ces chromosomes un peu en retrait
des autres sur le caryotype. Chez la femme, les deux chromosomes
numéro 23 sont, comme toutes les autres paires, à
peu près identiques (on sait qu'il y a de petites différences
au niveau des gènes, comme c'est le cas pour toutes les paires
d'homologues). Cependant, chez l'homme, les
deux homologues 23 sont différents. L'un des deux
est à peu près identique aux chromosomes numéro
23 de la femme, même taille et même types de gènes.
On a appelé " X
" ce chromosome. L'autre numéro 23 est beaucoup plus
court. On l'a appelé " Y
".
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Un
caryotype, c'est une photographie de tous les chromosomes du noyau
prise au moment où ceux-ci sont visibles dans la cellule
(pendant la mitose). La photographie, après avoir été
agrandie, est découpée et les chromosomes sont dis-posés
suivant certaines règles établies.
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Puisqu'ils
peuvent différer l'un de l'autre, on a appelé hétérochromosomes
les deux chromosomes numéro 23. On appelle autosomes
les chromosomes formant les 22 autres paires.
La détermination
du sexe dépend de cette 23e paire de chromosomes. Un individu
XX est une femme alors qu'un
individu XY est un homme.

C'est elle !
Est-ce
un garçon ou une fille?
Chez
la femme, l'ovule contient un chromosome X (en plus des 22 autres
évidemment) alors que chez l'homme, la moitié des
spermatozoïdes contiennent un chromosome X et l'autre moitié,
un chromosome Y. La détermination du sexe qu'aura l'enfant
ne dépend donc que du spermatozoïde qui fécondera
l'ovule. Si c'est un " X " on
aura une fille, si c'est un " Y " ce sera un garçon.
À la
conception, il y a donc toujours une chance sur deux d'obtenir un
garçon (XY) et une chance
sur deux d'obtenir une fille (XX).

Dans
un couple, lequel des deux partenaires détermine le sexe
de l'enfant à naître?
Quelle
proportion des spermatozoïdes d'un homme aux yeux bruns (hétérozygote)
contiennent un chromosome X et le chromosome portant le gène
des yeux bleus ?
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Une
femme est XX.
Un homme est XY.
Le
sexe n'est pas toujours déterminé de cette
façon. Chez les oiseaux et chez de nombreuses espèces
d'amphibiens, c'est la femelle qui présente deux
chromosomes différents (notés ZW) alors
que le mâle possède deux chromosomes semblables
(notés ZZ).
Chez
de nombreuses espèces animales, la femelle est XX
alors que le mâle est XO (un chromosome X sans aucun
homologue). La femelle, dans ces espèces, a donc
un chromosome de plus que le mâle. C'est le cas chez
de nombreuses espèces d'insectes.
Voir
:
Chromosomes
sexuels et phénotypes
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Pourtant,
à la naissance, on obtient plus de garçons que
de filles. Pourquoi?
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Contrairement
à ce qu'on pourrait penser, la plupart des gènes portés
opar les hétérochromosomes, plus particulièrement
par le chromosome X, ne sont pas impliqués dans la différenciation
sexuelle. Ils codent pour une grande variété de protéines
impliquées dans une non moins grande variété
de fonctions métaboliques. Ce n'est que récemment
qu'on a découvert pourquoi le chromosome Y induit le sexe
masculin. Ce chromosome contient un gène (appelé sry)
dont l'activité détermine la formation des organes
génitaux masculins.
Chez l'homme
comme chez la femme, ce sont les mêmes structures embryonnaires
qui forment les gonades, c'est-à-dire les testicules ou les
ovaires. La protéine codée par le gène "
masculinisant " découvert sur le Y se fixe sur les cellules
des gonades embryonnaires et en induit la transformation en testicules.
Sans cette protéine, il se formerait des ovaires. À
peine formés, les testicules commencent à sécréter
l'hormone mâle testostérone. La testostérone
activera alors d'autres gènes situés sur d'autres
chromosomes. Ce sont ces gènes qui seront responsables de
la formation des organes reproducteurs masculins. S'ils demeurent
inactifs, ce qui se produit s'il n'y a pas de testostérone
sécrétée, il se formera des organes reproducteurs
féminins.
Que
se produirait-il chez un enfant XY dont le gène masculinisant
situé sur le Y demeurerait inactif ?
Eh! Oui, ce
garçon (génétiquement) se développerait
en fille. On connaît quelques rares cas de ces filles XY
dont le gène masculi-nisant porté par le Y est anormal
et code pour une protéine qui n'a pas d'effet sur le développement
embryonnaire. Cependant, ces filles XY présentent quelques
anomalies physiques, ce qui montre bien que les deux X sont nécessaires
au développement normal de l'appareil reproducteur féminin.
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Le
chromosome mâle perd sa mauvaise réputation
Il ny a pas que le port de la
cravate qui distingue lhomme de la femme. Il y a aussi
le chromosome Y, celui de la masculinité. Insolite,
mal-aimé de la génétique, on le comprend
un peu mieux maintenant. Une nouvelle de Cyberscience.
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Hérédité liée au sexe
Chez la femme,
les deux chromosomes X sont semblables, l'un à l'autre, comme
sont semblables l'un à l'autre les chromosomes de chacune
des 22 autres paires d'homologues.
Cependant, chez
l'homme, il n'en est pas de même. La plupart des gènes
présents sur le X n'ont aucun équivalent sur le Y.
Les hommes ne possèdent donc qu'un seul exemplaire de ces
gènes, l'exemplaire légué par le chromosome
X qu'ils ont hérité de leur mère. Génétiquement
parlant, les hommes, il faut bien le dire, sont plus fragiles que
les femmes. Il suffit, en effet, qu'un de ces gènes uniques
soit anormal pour que l'homme présente l'anomalie. Il n'a
pas comme la femme la " roue de secours " d'un autre exemplaire
de ce gène. Comme les gènes anormaux sont en général
récessifs, une femme dont un de ces gènes est anormal
pourrait utiliser l'exemplaire normal situé sur l'autre chromosome
X, ce que ne peut faire l'homme.
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Pour
ce qui est des gènes portés par le chromosome X,
un homme ne peut pas être homozygote ou hétérozygote
puisqu'il ne possède qu'un seul exemplaire de ces gènes.
On le dit alors hémizygote
pour ces gènes.
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On
appelle gènes liés au sexe
ces gènes qui, chez les hommes, n'ont pas d'allèles
sur le Y.
On connaît
de nombreuses maladies génétiques causées par
ces gènes liés au sexe. Ces maladies touchent en général
les hommes puisque, pour être affectée, une femme devrait
posséder deux fois (un sur chaque X) le gène responsable
de l'anomalie.
Voir : Chromosome
X
C'est le cas,
par exemple, du daltonisme,
anomalie (il serait exagéré, ici, de parler de maladie)
caractérisée par la difficulté ou même
l'impossibilité de distinguer les couleurs. Cette anomalie
est due à un gène récessif anormal lié
au chromosome X (c'est-à-dire un gène situé
sur le chromosome X, mais sans équivalent sur le Y). Un homme
daltonien présente le génotype X
d
Y alors que le génotype normal est X
D
Y.

Génotype
X
d
Y
Remarquez la notation X
d
; elle signifie que le gène d
fait partie du chromosome X.
Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais été nécessaire
d'indiquer le chromosome qui portait le gène étudié.
Dans les cas d'hérédité liée au sexe,
il est important de bien le préciser.
Quel
serait le génotype d'une femme daltonienne (c'est rare,
mais ça existe) ? |
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Que
pourriez-vous conclure sur le génotype des parents de
cette femme? |
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Une
femme normale dont le père est daltonien épouse
un homme à vision normale. Quelles sont les probabilités
qu'ils aient un enfant daltonien ? Représentez ce croisement
par un échiquier de Punnett. |
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Un
homme pourrait-il posséder le génotype X
d
Y
d
? |
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Gène
lié au sexe
Gène présent sur le X, mais
qui n'a pas d'allèle sur le Y.
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En
fait, deux gènes différents, situés à
deux endroits différents sur le X peuvent, s'ils sont anormaux,
causer le daltonisme. Le premier gène est essentiel à
la perception du vert alors que le second est essentiel à
la perception du rouge.
On
connaît deux formes anormales du gène permettant de
percevoir le vert. La première forme atténue la perception
de cette couleur alors que la seconde cause la cécité
complète à cette couleur.
De
même, on connaît deux formes anormales du gène
permettant de percevoir le rouge. La première forme ne fait
qu'atténuer la perception de cette couleur alors que la seconde
l'empêche totalement.
Enfin,
on connaît un type de daltonisme, très rare, caractérisé
par une absence totale de toute perception des couleurs (ces personnes
voient donc en " noir et blanc "). Le gène anormal
responsable de ce type de daltonisme n'est pas lié au sexe
(il n'est pas porté par le chromosome X mais par une des
22 autres paires de chromosomes).
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Parmi d'autres
anomalies dues à un gène anormal porté par
le X (et non le Y), on retrouve:
- Le diabète
insipide (production anormalement élevée d'urine);
- Une forme
de dystrophie musculaire;
Cette maladie
se caractérise par la dégénérescence
progressive des muscles au cours de l'enfance. À l'adolescence,
presque toute la masse musculaire aura disparu.
- La faculté
à sentir l'acide cyanhydrique (cette substance a une odeur
d'amande pour certains et aucune odeur pour d'autres).
- L'hémophilie
(défaut de coagulation du sang).
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Le
corpuscule de Barr
Chez la femme,
un seul des deux chromosomes X est réellement actif dans
les cellules somatiques. L'autre X, très peu actif, est isolé
des autres chromosomes et forme une petite masse compacte, appelée
corpuscule de Barr. Une coloration appropriée permet d'observer
au microscope, dans le noyau des cellules somatiques, ce corpuscule
qui apparaît comme un point foncé. Le test de féminité
que doivent passer toutes les athlètes féminines participant
aux jeux olympiques (afin de prouver qu'elles sont bien des femmes)
consiste simplement à prélever dans la bouche quelques
cellules de surface et à les observer au microscope afin
de mettre en évidence le corpuscule de Barr.
On a proposé
ces dernières années de remplacer ce test par un autre
consistant à mettre en évidence le gène masculinisant
porté par le chromosome Y. Cependant, cette dernière
méthode soulève certains problèmes éthiques.
Voir
: Questions
éthiques posées par l'obligation de tests génétiques
pour les concurrentes des jeux d'Albertville.
Par contre,
les deux X sont actifs dans les cellules embryonnaires et dans les
cellules germinales dont la reproduction par méiose produit
les ovules.
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